28 mai 2007

Soirée babouches chez les pralines

Lors d’une nième soirée pralines, une association d’idées un peu farfelue (voire stupide ?!) m’était venue à l’esprit. Pour moi (comme pour d’autres), soirée pralines est désormais synonyme de franche rigolade, gourmandise, découvertes culinaires, échanges de tuyaux, convivialité et bonheur tout simplement… Et dans mon petit cerveau, le bonheur est étroitement lié au fait de porter des babouches. Allez savoir pourquoi, parmi les gens heureux que j’ai croisés dans ma vie, beaucoup étaient chaussés de babouches. Ça suffit pour en tirer des conclusions idiotes ! (et pour se faire offrir une paire de babouches par un de ceux qui en sont chaussés.)
Le thème d’une des prochaines soirées était donc lancé.
C’est ainsi que les pralines, les grattons et quelques invitées spéciales se sont trouvés conviés, l’espace d’une soirée, à un petit voyage au pays des babouches et par extension, au pays des tajines. Le mot d’ordre : arriver les mains dans les poches et les pieds dans les babouches, histoire de se mettre à l’aise. D’ailleurs j’adresse une mention spéciale à La sieste pour ses babouches dorées qui ont fait pâlir de jalousie mes babouches mauves en cuir de chèvre de l’Atlas…

A l’approche de la soirée, menu en tête, j’étais allée m’imprégner de l’ambiance en passant par le quartier de la Guillotière avec un passage obligé par chez Monsieur Armand d’où je suis ressortie avec quelques loukoums, de la semoule, de l’eau de fleur d’oranger, quelques pistaches et du cumin (pour cause de rupture de stock dans mon placard magique, et je ne peux tout simplement pas cuisiner sans cumin… et je ne suis pas la seule, hein Véro ?!).

Après un rapide inventaire de ma vaisselle, il a bien fallu me rendre à l'évidence : mon plat à tajine ne ferait pas l’affaire parce que trop petit, mes 6 verres à vin ne suffiraient pas non plus et j'étais en pénurie de fourchettes. Heureusement, les copines et le papa étaient là pour me dépanner…

Ensuite, direction la cuisine pour 2 jours. Et là, premiers doutes… C’est pas un peu audacieux quand même ??? J’aurais plutôt dû faire une soirée lasagnes c’est plus dans mes origines, là, vraiment, je m’aventure en terrain glissant. C’est vrai quoi, tout ce que je sais de la cuisine d’Afrique du nord vient de mes souvenirs d’un trek fantastique au Maroc pendant lequel Mohammed le cuisinier nous régalait de couscous, de salades parfumées, de dattes et de grenades… Oui mais lui, il était marocain, pas moi ! Pour me redonner confiance, rien de tel qu’un petit coup d’œil à l'album photos et aux superbes livres de cuisine marocaine qu’on m’avait offerts à mon retour (tellement j’avais dû saouler tout le monde à répéter mille et une fois que c’était tellement magnifique là-bas…). Allez, t’inquiète pas, ça va aller...

Pour la suite des préparatifs, comme j’ai un appétit de moineau en ce moment, j’ai dû m’organiser (par m’organiser, entendez ne pas manger midi ni soir afin de pouvoir tout goûter au cours de la journée - je sais, ce n’est pas bien de sauter des repas, je le ferai plus). Sauf que le petit moineau fut rassasié avant la fin des tests et ne goûta ni le tapioca (qui s'est avéré manquer cruellement de sucre), ni la gelée de cannelle (dont le sous-dosage était flagrant), ni la semoule au miel (qui était croquante au lieu de moelleuse, c’est quoi cette satanée recette ?!!! pour la peine, je ne parlerai pas du super livre - un peu moins superbe du coup - dont elle est tirée, na).
Le jour J, le temps d’éparpiller quelques pétales de roses sur la table, de sortir la vaisselle, de répondre au téléphone (pourquoi les 5 coups de fil du mois tombent tous le même jour et ce jour-là en plus ?!) et le coup d’envoi est tiré. Bzzzzzzz : c’est le bruit de l’interphone qui m’interrompt dans les ultimes préparatifs. Dominique est la première et je n’ai même pas eu le temps de dire ouf qu’elle a déjà fait la vaisselle histoire de s’échauffer avant la soirée…
La joyeuse bande des pralines arrive au compte-gouttes, tout le monde est là (enfin, sauf les absents qui nous ont manqué), on trinque et c’est parti.

Que vous dire de plus de cette soirée ??? Que nous avons retenu le Tiger contre son gré et l’avons empêché de passer une soirée pépère à faire son repassage, que l’une de nous a fait son coming-out, que le limoncello a fait des ravages sur les quelques onces de lucidité qu’il restait à certaines, que mon cher papa (l'invité surprise) a découvert ce qu’était un blogueur, une blogueuse (il y a quelques nuances entre les deux, ça ne vous aura pas échappé) et une soirée pralines, que j'ai été gâtée et mon placard magique aussi puisque les pralines m’ont offert des cadeaux tout droit venu de chez Cap épices, que ma chère Mimi et notre praline adoptive Marie m’ont lancé une perche à peine déguisée en m’offrant le livre Un jour, une fête, tout pour organiser des fêtes pour 2 à 100 personnes (avec ce livre, si je veux, je peux même organiser des soirées foot pour 8, un brunch de naissance pour 100 personnes ou une fête pour les 18 ans de quelqu’un – pour les miens, c’est trop tard, j’attendrai quelques années et je pourrai appliquer les tuyaux pour le barbecue des 40 ans ou la fête de départ à la retraite !).
Pour terminer ce compte-rendu, voici le menu, quelques rares photos (parce que j’oublie de plus en plus de faire des photos) et quelques recettes qu’on m’a réclamées (la suite suivra sur mon blog).
Régalez-vous…


Entrées

Rillettes de sardines
Crème de poivron au gingembre
Bricks d’avocat et de bananes au curry

accompagnées de Côtes du Rhône de chez E. Guigal (merci Flo !)

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Plats
Tajine de poulet au citron et aux olives
accompagné d’un Fitou cuvée des Ardoises de J. et F. Lurton
Tajine de lotte aux épices et aux abricots
accompagné d’un Viognier Domaine des Salices de J. et F. Lurton




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Légumes
Salade de pois chiches au cumin
Zaalouk de carottes

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Desserts
Tapioca sur gelée de cannelle aux framboises (spécial régime)
Mouhalabie (crème à la fleur d’oranger et à la pâte d’amande dont je n’ai plus la recette, mais vous la trouverez dans le livre 10 façons de préparer la fleur d’oranger aux éditions de l’Epure)
Salade de fraises à la violette, loukoum à la rose
Cornes de gazelles
Roulés aux amandes
Accompagnés d’un Malbec Reserva, vin argentin de J. et F. Lurton (il a fait un malheur)




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Digestif
Limoncello de Bruno (il a aussi fait un malheur...)



Salade de pois chiches au cumin
Mélangez les ingrédients suivants :
530 g de pois chiches cuits (l’équivalent de 2 boîtes, poids égoutté)
1 petit poivron vert coupé en fines lamelles
2 c. à c. de graines de cumin
1 c. à c. de curcuma
sel
poivre blanc
huile d’olive
balsamique blanc


Crème de poivron au gingembre
(inspirée des recettes de légumes de l’Oustau de Baumanière, Jean-André Charial, éd. Equinoxe)
Pour une vingtaine de verrines
1 kg de poivrons rouges
50 cl de crème fleurette
60 cl de bouillon de volaille
30 g de gingembre frais
huile d’olive
sel

Coupez les poivrons en morceaux et versez-les dans une cocotte. Faites-les blondir avec un filet d’huile d’olive. Ajoutez le bouillon, la crème, un peu de sel et le gingembre en petits morceaux.
Laissez cuire 15 minutes à partir de l’ébullition. Mixez puis passez au chinois. Rectifiez l’assaisonnement. Servez chaud ou froid.